Posts Tagged ‘Abdul Ruzibiza’

La rétractation du faux témoin du juge Bruguière

30 janvier 2012

Le 11 novembre 2008, Abdul Ruzibiza accordait une longue interview à Albert Rudatsimburwa, directeur de la radio rwandaise Contact FM. À cette occasion, il rétractait en totalité le récit par lequel il avait accusé le FPR d’être à l’origine de l’attentat. Soulignant le rôle joué par les services français dans l’élaboration de son faux témoignage, Abdul Ruzibiza faisait exploser en vol l’enquête du magistrat français Jean-Louis Bruguière.

Dans la revue La Nuit rwandaise, en avril 2009, Albert Rudatsimburwa revenait sur les circonstances de cet entretien.

L’interview intégrale d’Abdul Ruzibiza sur Contact FM (en français) peut être écoutée ici.

© Contact FM

Attentat du 6 avril 1994: Zéro pointé

30 janvier 2012

“Et d'ici là, méfiez-vous des contrefaçons!”

C’est sans doute l’un des plus beaux chefs d’œuvre de la campagne de désinformation pratiquée dans les médias français autour de l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana. Nous sommes le 14 avril 2006. Six mois plus tôt, deux ouvrages ouvertement révisionnistes sont sortis en librairie: Rwanda, l’histoire secrète, d’Abdul Ruzibiza (Panama); et Noires fureurs, blancs menteurs (Mille et une nuits), de Pierre Péan. Pour tous ceux qui cherchent à jeter la suspicion ou l’opprobre sur Paul Kagame pour son rôle supposé dans l’attentat survenu en 1994, la période est faste. (more…)

Twagiramungu et l’attentat: “Je ne sais rien mais je dirai tout!”

29 janvier 2012

Le contorsionnisme de Faustin Twagiramungu depuis 1994 est révélateur des manipulations qui entourent l’attentat du 6 avril 1994. Un véritable tête-à-queue idéologique, au gré des errements de ce politicien qui a effectué en dix-huit ans une révolution complète, jusqu’à aller exonérer les génocidaires de leurs responsabilités devant le TPIR.

Ou comment dévoyer la vérité historique au profit d’intérêts politiques. (more…)

Rwanda: MSF se Crashe sur le rapport Trévidic

28 janvier 2012

“En psychologie, nous apprend Wikipedia, le déni est une notion théorisée par Sigmund Freud pour désigner la non-considération d’une partie de la réalité. […] L’acte de déni refuse de prendre en charge certaines perceptions: un fragment, éventuellement important, de la réalité, se voit totalement ignoré; la personne qui dénie se comporte comme si cette réalité n’existait simplement pas, alors qu’elle la perçoit.”

Depuis la communication aux parties par les juges Poux et Trévidic, le 10 janvier 2012, du rapport d’expertise sur l’attentat du 6 avril 1994 au Rwanda, certains cadres de Médecins sans frontières (MSF), aujourd’hui membres du Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires (Crash, un nom prédestiné), offrent une illustration intéressante de cette occultation du réel. (more…)

Pierre Péan face aux rétractations d’Abdul Ruzibiza (3)

27 janvier 2012

“Je ne sais pas ce que Kigali a fait pour le faire changer d’idée, mais va falloir un jour que Ruzibiza explique… heu… il a fait un livre avec deux grands universitaires que sont Guichaoua et Vidal, et ce qui est quand même un livre de 500 pages, et que tout ce qu’il a fait avec eux c’est complètement faux, ce qui quand même pose… pose quand même… y a un moment où il ment beaucoup en tout cas!

Pierre Péan, interviewé par Virginie Roels pour Marianne2, suite à la rétractation d’Abdul Ruzibiza.

“Politis”: le Costa Concordia de l’enquête Bruguière

27 janvier 2012

Le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Politis s’appelle Denis Sieffert. Mais les connaisseurs du dossier Bruguière-Trévidic le surnomment désormais “Schettino”, du nom du commandant du Costa Concordia, le paquebot de croisière qui s’est échoué le 13 janvier dernier dans des conditions rocambolesques. Son Giglio à lui, c’est l’attentat du 6 avril 1994. Flirtant avec les mensonges distillés par les génocidaires rwandais et certaines officines françaises, comme le commandant du paquebot italien avec les récifs de la petite île toscane, Sieffert-Schettino vient d’échouer définitivement son journal en publiant l’article de trop (ci-contre).

Un jour prochain, peut-être dresserons-nous le catalogue des errements de Politis dans le dossier rwandais. Dans l’immédiat, conformément au sacerdoce auquel ce blog s’astreint, nous procéderons au décryptage de l’article paru dans l’hebdomadaire le 26 janvier: “Vérité ‘irréfutable’, vraiment?” (en référence à la “une” de Libération le 11 janvier 2012). Un vrai petit bijou de désinformation! (more…)

Pierre Péan face aux rétractations d’Abdul Ruzibiza (2/2)

25 janvier 2012


©France 24, starring Pierre Péan, Raphaël Glucksmann et Vincent Hugeux

Pierre Péan face aux rétractations d’Abdul Ruzibiza (1/2)

25 janvier 2012

Longtemps, Pierre Péan fut l’oracle du juge Bruguière. Dès l’automne 2000, en avance sur son époque, il prédisait dans Le Vrai Papier Journal de Karl Zéro un cataclysme judiciaire émanant de la galerie Saint-Éloi, qui abrite les magistrats antiterroristes au Palais de justice de Paris. “On s’attend, dans son entourage, à le voir  [le juge Bruguière, nda] délivrer d’ici six mois un mandat d’arrêt international contre Kagame en personne” pour son rôle supposé dans l’attentat du 6 avril 1994. Ne nous appesantissons pas sur le fait que “l’entourage” du juge Bruguière ignorerait donc l’existence de l’immunité accordée aux chefs d’État, qui rendait pourtant illusoire la délivrance par la justice française d’un mandat d’arrêt à l’encontre d’un chef d’État étranger dans le cadre d’une affaire de cette nature. Mais arrêtons-nous un instant sur la fiabilité des principales prédictions du mage Péan. (more…)

Rwanda: Des conclusions sans preuves

23 janvier 2012

L’ex-journaliste Stephen Smith est indigné. Officiellement, il n’apprécie pas que “[s]on ancien journal”, Libération, ait barré sa “une”, le 11 janvier dernier, du mot “Irréfutable”, en évoquant le rapport d’expertise judiciaire relatif à la destruction en vol du Falcon 50 présidentiel, le 6 avril 1994 au Rwanda. Alors il vient de faire paraître une tribune dans le quotidien, intitulée: “Rwanda: des preuves sans conclusion”. Hier prêt à relayer n’importe quelle campagne de désinformation du moment qu’elle accablait le régime de Kigali, Stephen Smith vient, semble-t-il, de découvrir la rigueur et la prudence depuis que le travail engagé par le juge Trévidic apporte un bruyant démenti à ses écrits antérieurs.

Car officieusement, si Stephen Smith l’a mauvaise, ce n’est pas tant en raison du titre choisi par Libé que parce que l’expertise communiquée aux parties voici deux semaines par les juges d’instruction Nathalie Poux et Marc Trévidic invalide les spéculations hasardeuses sur l’attentat auxquelles il s’est livré dès le mois de juillet 1994, dans Libération, puis, en 2004, dans les colonnes du Monde. (more…)

Rwanda, une difficile vérité

16 janvier 2012
Par Stephen SMITH et André GUICHAOUA
Tribune parue dans Libération le 13 janvier 2006
La polémique qu’a suscitée la publication de l’ouvrage de Pierre Péan(1) et la quasi-absence de débats autour du livre du lieutenant Ruzibiza(2) obligent à un constat d’échec: le rôle joué par la France au Rwanda continue d’éclipser la recherche de la vérité sur le génocide de 1994 ; à en juger par le mépris dans lequel sont tenus les faits, cette vérité n’intéresse pas. C’est notamment le cas pour ce qui est révélé par des Rwandais eux-mêmes, au péril de leur vie.

Rien de plus légitime que de s’interroger sur le rôle de la France dans le génocide au Rwanda. En 1998, une mission d’information parlementaire a tenté de faire la lumière sur l’implication française. Le dossier n’est pas clos. Actuellement, la justice militaire est saisie des plaintes de deux Rwandais qui affirment que l’armée française s’est compromise dans les tueries de 1994. En attendant l’issue de cette procédure, est-il nécessaire d’instruire des procès d’intention? A ce jour, aucune preuve n’a été apportée d’une «complicité de génocide» de la France, si l’on entend par là le consentement de l’Etat français à l’extermination des Tutsis ou, à plus forte raison, sa participation à leur éradication. Cependant, imprescriptible à l’instar du crime, la question reste ouverte. (more…)